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Cette rubrique propose des réflexions et des analyses sur différents sujets en rapport avec l'activité de DPA.
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sEPTEMBRE 2025
Que faire du conflit ?

Des perceptions différentes
Chacun a un rapport différent au conflit : certains le cherchent, d’autres le fuient, et entre ces deux extrémités, quantité d’attitudes plus ou moins nuancées.
Nos personnalités jouent, de même que celles des personnes avec lesquelles nous sommes en conflit - et sur ces points, l’analyse systémique et la méthode DISC peuvent nous donner une grille de lecture intéressante.
Le moment ou le contexte sont également des facteurs d’influence. Cependant, rares sont les personnes qui pourraient qualifier ces situations d’agréables.
Heureusement, elles ne sont pas si fréquentes.
Qu’est-ce qui caractérise le conflit et le distingue d’une simple tension ? C’est doute plus une différence d’intensité que de nature :
- Tensions : désaccords, divergences, frictions ou oppositions plus ou moins ouvertes qui créént un climat de malaise et affectent les relations personnelles, sans rompre la capacité à dialoguer et collaborer,
- Conflits : confrontations ouvertes, comportements agressifs qui créént un climat malsain et affectent gravement les relations personnelles, ainsi que la possibilité de dialoguer et collaborer.
La reconnaissance des émotions au service de la résolution du conflit
Intéressons-nous plus spécifiquement à la médiation.
Le rôle du ou de la médiateur.e est de créer un cadre sécurisé qui va permettre aux parties de trouver elles-mêmes une solution à la situation de conflit.
Mais avant d’en arriver à la solution – qui n’est pas toujours au rendez-vous – la médiation passe par plusieurs étapes qui vont permettre à chacun d’exprimer les faits et leur point de vue sur ces faits.
Mais en rester là risque de ne rien produire, tant que les charges émotionnelles vécues par chacun ne sont pas exprimées, et tant que les besoins correspondants à ces manifestations émotionnelles ne sont pas reconnus par l’autre partie.
D’après Thomas Fiutack, un bon médiateur était à l’origine un professionnel qui règlait un conflit sans qu’aucune émotion ne se manifeste.
Désormais, nombre de médiateurs considèrent que c’est justement à partir de cette manifestation que les rapports entre les parties en conflit changent.
Certains l’appelle catharsis, d’autres point de bascule, mais c’est le même moment, celui de l’ouverture à des solutions possibles.
Et il appartient au médiateur de non seulement permettre l’expression des émotions, mais en quelque sorte d’aller les chercher si elles ne viennent pas.
Ainsi, poser la question « que faire du conflit ? », renvoie directement à la « question que faire de nos émotions - et des besoins qu’elles sous-tendent ? ».
Il y’a fort à parier que de les exprimer dès les premières tensions éviterait bien souvent que la situation ne dégénère en conflit.